Formation continue à Mazille

« Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas », tel est le thème que Marie Balmary avait soufflé à l’oreille de Sylvie, notre chère animatrice, comme fil conducteur de notre séjour au Carmel de la Paix, à Mazille, en cette radieuse semaine de printemps.

Ce lieu intime qui nous habite est la source de notre spiritualité singulière, quelle qu’en soit la nature.

Le premier jour, Sylvie nous a invités à « sentir l’orientation », en recherchant cet état de « vacance » et d’ouverture, clé de la réceptivité à la réalité sensorielle présente, la seule susceptible de nous conduire au seuil de cet espace de lumière et de paix en nous.

Au deuxième jour, il était question de reconnaître notre expérience. Qu’elle soit gonflée de joie ou entachée de tristesse, de souffrance et de peur, transcender cette expérience avec authenticité, en évitant les pièges et les jeux de dupe de l’ego, portés par notre spiritualité, nous fait avancer sur le chemin de notre « Moi véritable ». Relire nos épreuves en y cherchant un sens plus profond, au-delà de l’immédiateté, ressentir et dire sa gratitude à la vie, aux choses et aux êtres, se laisser ravir l’âme et émerveiller par la beauté de la nature, d’une œuvre d’art, d’une musique, d’un mot ou d’un simple geste… Autant de pistes pour cesser de résister à l’appel de l’ouvert et du plus haut en nous, raviver notre flamme intérieure et désencombrer la source d’amour et de sérénité à laquelle notre âme chatoyante aspire.

Le dernier jour avait le parfum du musc, celui du cerf légendaire qui avait passé sa vie entière à rechercher la fragrance sublime alors qu’il la portait cachée en lui-même. Toute une existence suffit à peine à cerner ses propres ombres et clartés. Cette quête intérieure passe par des « arrêts sur image », par des pauses dans la course folle qui rythme souvent nos vies, afin de nous recentrer sur nos valeurs, sur ce en quoi nous avons foi, et nourrir ce qui nous élève plus que ce qui nous dévore.

Pour moi, ce séjour à Mazille avait aussi le parfum du printemps. J’ai vécu ce cheminement intérieur, partagé avec quelques albatros en toute authenticité, dans un joyeux élan de tendresse et de solidarité, comme une floraison de l’âme. Je garderai en moi ce trésor aux milles pierres blanches, des sourires et paroles chaleureuses échangés avec une petite tribu de l’église protestante genevoise venue se ressourcer au Carmel de la Paix, l’histoire de ce monsieur de confession musulmane déployant tout naturellement son tapis de prière dans la chapelle désertée, cette chapelle où j’ai pris tant de plaisir, avant Laudes, à écouter les chants d’oiseaux et le murmure du vent dans les feuillages, en regardant la lumière du matin traverser les vitraux multicolores comme monte la marée.

Quand je pense à l’étonnant jeu des quatre chemins que nous a présenté Sylvie, une de ses créatrices, je ne peux m’empêcher de sourire en réalisant qu’il recèle un peu du parfum et de l’âme de Mazille, ce lieu de magie simple où l’on emprunte avec bonheur tant le chemin vers soi que le chemin vers autrui, le chemin en société et le chemin au sein du vivant.

Un grand merci à Sylvie pour ses choix de textes et son écoute bienveillante, et aussi à notre amie Nicole pour avoir, une fois de plus, déployé tant d’énergie pour organiser ces deux sessions à Mazille. Ce fut un enchantement.

témoignage d’un participant

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.